Suivi de la Chalarose
Identifiée pour la première fois dans le marais en 2015. Cette maladie cryptogamique (dû à un champignon), est originaire d’Asie et elle touche les forêts du centre et de l’Est de l’Europe depuis plus de 10 ans. La trame arborée des marais mouillés est composée à plus de 95 % de frênes ; l’impact de la maladie risque donc d’être très important sur le plan environnemental et paysager. Pour répondre à ce défi, le PNR met en œuvre un plan d’actions spécifique sur ce sujet, comportant 3 volets principaux :
- un programme de plantation
- des actions de sensibilisation
- un suivi scientifique des frênes
Une progression rapide de la Chalarose
Les facteurs aggravants de la maladie sont l’humidité du sol et la densité de frênes. Les secteurs de marais mouillés sont donc particulièrement sensibles à la maladie, qui touche les frênes locaux (Fraxinus excelsior et F. angustifolia et tous leurs hybrides). En 2018, les symptômes de la maladie sont bien visibles, sur certains secteurs à l’Est du Marais poitevin.
On peut voir sur la photo ci-contre un individu atteint par la Chalarose avec ses branches mortes. Il existe différents indicateurs qui permettent de détecter la maladie. Vous pouvez les retrouver sur le site internet du PNR Marais poitevin : Chalarose et replantation
Frênes têtards atteints par la Chalarose dans les marais de l’ouchette @JL Brouard
Observer l’impact de la maladie des Frênes
La chalarose étant transmise par des spores, il est impossible de l’éradiquer via des campagnes d’abattage par exemple. Il est cependant important de bien comprendre la maladie afin d’éviter les pratiques fragilisantes pour les arbres. Des études sont menées en ce sens.
La spécificité des frênes du Marais poitevin est leur taille quasi-systématique en têtard. Le PNR souhaite avoir plus d’indications sur la façon dont la maladie se comporte sur les arbres têtards, afin d’être en capacité de donner des conseils de gestion aux propriétaires concernés. Le suivi mis en place par le PNR permet donc la comparaison entre les placettes regroupant des arbres de haut-jet et d’autres placettes plantées d’arbres taillés en têtard. La première notation a été faite en 2017, avec le système DEPERIS (550 arbres marqués et suivis). Plusieurs années de suivi seront nécessaires avant d’établir des conseils concernant l’émondage des frênes dans le Marais. La notation est effectuée une fois par an en juillet et se prolongera sur les 10 ans à venir. Pour le moment, aucun impact significatif de la taille en têtard n’est observé.
Le PNR fait partie d’un groupe de travail à l’échelle de la Région des Pays de la Loire, regroupant plusieurs partenaires pour une mise en cohérence des suivis réalisés sur le territoire : INRA, CEN Pays de la Loire, Pays Fléchois, association Mission bocage, PNR Loire Anjou Touraine, Fédération régionale des chasseurs des Pays de la Loire.
Un suivi territorial de la progression de la Chalarose:
Un suivi est mis en œuvre par les correspondants-observateurs du Département de la Santé des Forêts, il permet la surveillance du territoire. Ainsi, chaque année, une carte est publiée indiquant les secteurs touchés par la Chalarose.
Cycle de vie de la Chalarose
Nécrose orange témoignant l’infection de l’arbre par la Chalarose
Un programme de plantations pour renouveler la trame arborée
Nous savons que les frênes atteints par la Chalarose sont voués à disparaître. Le remplacement de ces innombrables arbres âgés pour certains de plusieurs siècles n’est pas chose aisé. Cette démarche de plantation est primordiale pour des aspects de biodiversité, paysage, maintien des berges… C’est pourquoi le PNR Marais poitevin a choisi d’anticiper sur le renouvellement de la trame arborée en engageant un programme de replantation et en sélectionnant les essences adaptées aux différentes typologies de marais et pouvant être taillés en têtards.
