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Pelouses calcaires

Le Marais poitevin abrite aussi des milieux quelque peu inattendus, mais non moins remarquables : les coteaux calcaires. Ils ne représentent que quelques hectares à l’échelle du Marais poitevin mais leur rareté et la grande biodiversité qu’ils abritent en font un véritable habitat patrimonial, d’intérêt prioritaire à l’échelle européenne.

Les spécificités des pelouses sèches

Les coteaux calcaires abritent des pelouses sèches semi-naturelles composées de plantes à couvert bas, peu dense et se développant exclusivement sur des sols calcaires superficiels, en pente et ensoleillés. Leur existence est liée aux anciennes activités agricoles de débroussaillage et de pâturage qui ont conduit à une ouverture du milieu.

Ces habitats sont soumis à de fortes contraintes, avec un sol pauvre en éléments nutritifs ainsi qu’un gradient thermique important, se traduisant par des engorgements partiels en hiver et une sécheresse estivale. Une flore et une faune très spécialisée s’y développe donc, avec des espèces de type méditerranéen adaptées à des conditions de vie extrême, souvent rares et protégées.

Une biodiversité spécifique pour ces pelouses d’origines variées

Dans le Marais poitevin, on retrouve notamment des orchidées telles que l’Orchis grenouille, l’Aceras homme-pendu, l’Orchis singe, etc. Les coteaux calcaires représentent également un refuge pour la faune et notamment pour les lépidoptères, avec la présence de l’Azuré du serpolet.

Les coteaux calcaires ne font pas partie d’un ensemble unique au sein du marais, mais sont au contraire d’origines très diverses. Certains coteaux sont liés à l’histoire des anciennes îles calcaires du Golfe des Pictons : Chaillé-les-Marais, la Dive etc., tandis que d’autres sont implantés le long de vallées sèches ou de falaises escarpées bordant le marais : vallées d’Auzay, Longèves, Saint Hilaire des Loges… Certains sites font déjà l’objet de protections réglementaires, avec les APPB du Fief Bodin et de Chaillé-les-Marais.

Une gestion indispensable pour les pelouses calcaires

Ces milieux sont malheureusement très fragiles et sont en régression en raison de l’abandon des pratiques pastorales traditionnelles. La dynamique naturelle de ces milieux ouverts est d’évoluer vers un stade forestier. En l’absence d’activité de pâturage ou de fauche, les coteaux ont tendance à s’embroussailler au détriment des espèces inféodées aux pelouses sèches.

En 2009, un travail de réactualisation des données (voire de découverte pour certains sites) a permis de remettre au goût du jour ces habitats remarquables et de proposer des mesures de gestion. Plusieurs actions sont envisageables dans le but de maintenir ces habitats fragiles : réouverture du milieu, mise en place de pâturage extensif, fauche annuelle avec exportation des produits de fauche…

De 2015 à 2018 une étude a été menée par les Conservatoires Botaniques Nationaux  Sud-Atlantique et de Brest pour hiérarchiser l’intérêt des coteaux.