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La Musaraigne aquatique

La Musaraigne aquatique, Crossope ou encore Musaraigne porte-rame est historiquement connue pour fréquenter le Marais poitevin. C’est la plus grosse musaraigne d’europe qui peut mesurer 8.5 cm de long. Elle est reconnaissable grâce à sa tête allongée et son pelage brun foncé sur le dos, blanc sur le ventre. Contrairement à ce que laisse penser son nom, c’est en réalité un mammifère semi-aquatique, qui vit aux abords des fleuves, rivières et ruisseaux. Le Marais poitevin et ses innombrables canaux se révèlent donc être un territoire idéal pour elle.

La Musaraigne rare et discrète

La Musaraigne aquatique ©Fotolia

La Musaraigne aquatique ©Fotolia

La présence de la Musaraigne aquatique est difficile à repérer car l’espèce est très discrète. ​Des données ponctuelles sur sa répartition (études par pelotes de réjection, observations visuelles, …) compilées depuis les années 1980, laissent penser que l’espèce est cependant rare.

Les premières investigations menées en 2008 ont permis de dresser une cartographie de la présence historique de l’espèce. Elle a été complétée avec l’étude menée de mars à novembre 2015. Réalisée par le bureau d’études GREGE, elle a consisté en la recherche de l’espèce à partir de 82 sondages distribués dans tout le Marais poitevin et ses vallées alluviales. Chaque sondage consiste en la pose de 10 tubes capteurs de crottes installés le long des berges. Pour la première fois, avec cette technique, les fèces ont été identifiées avec un outil génétique spécialement développé.

Sur 82 sondages, 53 ont permis la collecte d’indices, soit près de 65 %, générant près de 124 échantillons génétiques, dont 88 ont été soumis à identification génétique. Le taux d’identification est de 92 % sur les deux séries d’analyses.
La Crossope aquatique a été détectée dans six échantillons, soit près de 7% des échantillons, correspondant à six sondages différents, soit 7,3% des sondages effectués. Ils sont répartis sur 4 réseaux hydrographiques différents dont le canal de Luçon où sa présence était inconnue ainsi qu’en Baie de l’Aiguillon.

On peut noter une forte détection de Crocidura russula , elle est indicatrice de milieux anthropisés à tendance mésophile. A l’inverse, cette anthropisation du marais pourrait limiter la dynamique de la Crossope aquatique.

Les conclusions de l’étude ont été portées dans un poster « Inventaire de la Crossope aquatique dans le Marais poitevin par analyse génétique de fèces« . Une donnée d’un spécimen à ventre sombre identifié en 2017 par analyse génétique a été rajoutée aux résultats.

Ces deux études combinées ont permis d’établir une cartographie de la répartition historique et actuelle de l’espèce:

carte de répartition de la Musaraigne aquatique

carte de répartition de la Musaraigne aquatique

Les rapports sont consultables ci-dessous. L’étude 2015 – 2016 comprend des analyses complémentaires par rapport à celle de 2015.