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Le Gravelot à collier interrompu

Le Gravelot à collier interrompu, est un petit limicole qui à la particularité de nicher sur la plage à même le sable. Ses œufs mimétiques avec le sol sont difficile à voir, en période estival, la fréquentation des plages est un danger pour cet oiseau qui subit alors du dérangement (passages, chien …) et un risque de piétinement.

Pour protéger cet oiseau emblématique de nos côtes, des suivis, des protections et des campagnes de sensibilisations sont mis en place à l’échelle du Parc naturel marin de Estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis

Gravelot à Collier interrompu – Zeynel Cebeci

Le Gravelot à collier interrompu est un limicole de 15 à 17 cm de long et de 42 à 45 cm d’envergure. Il est inféodé aux milieux littoraux : dunes mobiles des hauts de plages (zones à laisses de mer).

Il niche dans les milieux ouverts présentant une végétation clairsemée ou absente et un substrat lui permettant de dissimuler son nid (graviers, galets, coquillages, laisse de mer …).

Cette espèce migratrice passe l’hiver sur la péninsule ibérique et en Afrique de l’ouest. Il remonte au printemps vers l’Europe pour gagner les sites de reproduction. En hiver, quelques individus restent en France, qui représente sa limite nord d’hivernage.

Cette espèce protégée est en déclin au niveau européen et demeure rare et localisée en France. Il est classé vulnérable sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine (UICN, 2016).

Localisation

Au niveau du Marais poitevin, la population se situe exclusivement sur le littoral Vendéen entre Longeville-sur-Mer et la Pointe de l’Aiguillon au niveau des plages de Longeville-sur-Mer, de la Réserve Naturelle Nationale de la Casse de la Belle-Henriette, la Pointe d’Arçay et la Pointe de l’Aiguillon.

Suivi des couples nicheurs

Les inventaires des populations de Gravelot à collier interrompu montre une hausse sur le Marais poitevin depuis 20 ans.
En 2000, 15 à 20 couples ont été enregistrés sur la portion du littoral vendéen du Marais poitevin, contre 21 à 28 couples en 2005 et environ 35 couples en 2015. Ces dernières années ont recense environ 50 couples chaque année.
Il est à noté que, depuis 2015, le suivi est mieux réalisé, notamment depuis le classement de la RNN de la Casse de la Belle Henriette et par l’OFB sur la pointe d’Arçay et la pointe de l’Aiguillon-sur-mer (LIFE Baie de l’Aiguillon). Ceci peut nuancer cette augmentation. La tendance nationale reste stable (ISSA N. & MULLER Y., 2015).

Depuis 2020, ce suivi est coordonné à l’échelle de la façade par le Parc naturel marin Estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis, 4 passages de prospections sont réalisés en simultanés au cours de la saison. Ces prospections réalisées en simultané permettent d’obtenir un nombre de couples nicheurs minimal. Sur le Marais poitevin, ce suivi est réalisé par la LPO, LPO Vendée, l’OFB et le PNR.
Il n’y pas d’information sur le territoire de la réussite de reproduction (nombre de jeunes à l’envol). En effet, le dérangement important sur les plages et certaines grandes marées ou tempêtes printanières entrainent la destruction de nombreuses nichées.
Ces travaux d’estimation de couples nicheurs à l’échelle du parc naturel marin EGMP s’inscrivent dans la réflexion nationale des programmes « Attention, on marche sur des œufs » et l’enquête LIMAT (limicoles et anatidés nicheurs) dans le cadre du projet Oiseaux de France qui vise à estimer un effectif national de couples nicheurs et des zones à enjeux. Actuellement, l’effectif nicheur national est estimé entre 1290 à 1530 couples (Boutin et Issa, 2012), ce qui indique que les effectifs nicheurs au sein du parc naturel marin EGMP en 2021 représenteraient près de 12% des effectifs nationaux et presque 4%  dans le Marais poitevin.

Mesures de protection

Face aux nombreuses menaces et dérangements qui pèsent sur le gravelot à collier interrompu, depuis 1997, successivement ou par secteur géographique, l’Association de Défense de l’Environnement en Vendée, les gestionnaires de la Réserve naturelle nationale de la baie de l’Aiguillon, de la Réserve naturelle nationale de la Casse de la Belle Henriette, la LPO Vendée et le PNR ont mené des actions de protection consistant à poser des enclos sur les plages de la Pointe de l’Aiguillon, de la Tranche-sur-mer et de la Pointe d’Arçay ainsi que sur la lagune de la Belle Henriette. Certaines mesures ont été abandonnées car elles n’ont pas démontré leur efficacité ou moins développé par manque de moyens humains ou financiers.

Depuis 2020, l’action de protection bénéficie d’une dynamique nationale de protection et de sensibilisation, coordonnée par le PNM EGMP « On marche sur des œufs » et mise en œuvre par les gestionnaires locaux. Des panneaux d’information et enclos ont été posés dans le cadre de ce programme et du LIFE Baie Aiguillon.

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