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La Guifette noire

La Guifette noire est un oiseau migrateur, rare et protégé qui subit un fort déclin au niveau national. Les premières données connues sur sa nidification dans le Marais poitevin remontent à 1907.

La Guifette, un gage de milieux très humides

En remontant d’Afrique fin mars / début avril, les Guifettes noires recherchent des marais à plans d’eau relativement peu profonds, pourvus d’une végétation aquatique dense et de groupements de plantes hélophytes basses (scirpaie, cariçaie…) au moins en bordure. Les nids sont installés sur les amas de végétation ou sur des petites émergences du terrain. L’eau est un élément gage de sécurité face aux prédateurs terrestres et sa présence est normalement synonyme d’abondance de nourriture. Elle repartira vers le mois de septembre. La prairie de marais n’est donc pas l’optimum de son milieu de vie.

Des actions concrètes pour la préservation de la Guifette noire

Guifette noire - Chlidonias niger

Guifette noire – Chlidonias niger

Une action de suivi et de protection des colonies est engagée depuis 1992 sur le Marais poitevin. L’intérêt patrimonial de cette espèce et son déclin, ont motivé la mise en œuvre d’une action dans le programme LIFE Nature Marais poitevin sur la période 2004 – 2008.

Tous les ans, un travail de prospection des colonies débute en avril. A partir de mai, les colonies s’installent dans les dépressions humides des prairies. Sur les principales colonies, une action de concertation est engagée avec le propriétaire ou l’usager du terrain. Des enclos de protection (contre le piétinement du bétail) peuvent être aussi posés.

Depuis plusieurs années, une diminution de la population de Guifette noire est constatée. Celle-ci ne retrouve plus l’habitat favorable pour se reproduire. De plus, les échecs de reproduction étant nombreux, on ne dénombre que très peu de jeunes à l’envol. La survie des Guifettes noires sur le Marais poitevin n’est pas assurée.

Un déclin brutal

Depuis 2014, le nombre de couples était en moyenne de 34 et et le nombre de jeunes à l’envol important (60 en 2018). Après 2019, la population nicheuse du marais poitevin semble amorcer un déclin aussi important que brutal avec 7 couples et 6 jeunes à l’envol en 2020, 11 à 13 couples avec 2 jeunes à l’envol en 2021 et aucune reproduction en 2022. Très peu présente au printemps, l’espèce a dû souffrir du fort déficit en eau depuis 2021 et des épisodes de canicules de l’été 2022.
Toutefois, des comportements de prémices d’installation ont été observés ce qui peut laisser penser à une recolonisation des milieux en cas de présence et maintien de l’eau.

En 2023 et 2024, 10 couples cantonnés sont dénombrés et en 2024, l’observation encourageante de jeunes à l’envol. Les niveaux d’eau favorables liés aux précipitations de l’hiver 2023 et du printemps 2024 ont permis de maintenir des niveaux d’eau favorables à l’installation de l’espèce et de mener à bien sa nidification. Ce sont 18 jeunes qui se sont envolés en 2024 amenant à une productivité de 1.9 jeunes par couple en moyenne.

Retrouvez des informations supplémentaires sur cette espèce :

La lecture de cet article d’Alain Thomas et Laurent Godet est également recommandée :
La conservation d’une espèce patrimoniale en déclin au sein d’un agrosystème. Le cas de la Guifette noire Chlidonias niger (Linnaeus, 1758) dans le Marais poitevin.

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