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La Loutre

La Loutre d’Europe (Lutra lutra) est un carnivore de la famille des mustélidés. Elle est réputée pour se nourrir de poissons mais peut aussi agrémenter son régime alimentaire d’amphibiens, d’écrevisses, etc. Cette espèce est connue pour être un animal très discret et ce n’est pas un mythe ! Les indices qui nous renseignent de sa présence sont les épreintes (crottes).

La Loutre est une icône du Marais poitevin car elle n’a historiquement jamais disparu. Dès les années 1980, des actions de suivi et protection ont été engagées sur la zone humide. Un travail historique a été mené sur le territoire par le PNR (étude sur le régime alimentaire, mortalité routière, etc), ainsi qu’une « Petites fiches Nature » sur la Loutre.

Plusieurs axes de travail sont engagés sur la Loutre :

La répartition de la loutre

Au niveau de sa répartition, plusieurs suivis historiques ont eu lieu menés par différents acteurs: 1981, 1986/1988 et 1992/1997.

En 2000, 2003, 2006, 2009 et 2012 un protocole standardisé permet de suivre la répartition de la Loutre à l’échelle de la zone humide et des vallées alluviales. La loutre est bien présente sur la zone humide. Elle remonte les vallées et colonise les différents bassins versants mais est peu présente dans les polders de la Baie de l’Aiguillon.

Depuis, en 2015, 2018 et 2021, le PNR a réalisé des nouveaux inventaires sur sa répartition, en se basant sur le protocole mentionné dans le Plan National d’Actions Loutre d’Europe. Sa répartition est maintenant représentée par des mailles. La Loutre continue à être présente sur l’ensemble de la zone humide et des vallées alluviales (cf carte et rapports ci-dessous).

 

 

Répartition de la Loutre d'Europe dans le Marais poitevin et ses bordures en 2021

 

La loutre en chasse dans la passe à poissons du Marais pin

La mortalité routière de la loutre et l’installation de passages sous les routes

Historiquement, les causes majeures de raréfaction sont la chasse, le piégeage, la disparition des habitats favorables… Depuis la fin des années 1980, les nouvelles causes de mortalité sont principalement les collisions routières.

Sur le marais, depuis les années 1980, un réseau d’acteurs et de bénévoles collectent les données de mortalité qui sont centralisées par le PNR. Ce travail permet l’identification de secteur à forte mortalité routière. Une dizaine de cas de collision sont identifiées tous les ans.

Si vous trouvez une Loutre morte, n’hésitez pas à contacter le PNR Marais poitevin (05 49 35 15 20). En 2008, pour consolider ce réseau une plaquette avait été éditée sur les collisions routières et la Loutre.

L’identification des points importants de collisions  permet la mise en place de passages à Loutres, en concertation avec les services routiers.

Les premiers ont été construits au début des années 1990. Il existe maintenant 32 passages à Loutre sur le marais construits par : le Conseil Départemental de la Vendée (20), Le Parc Naturel Régional du Marais poitevin (8), Les Autoroutes du Sud de la France (2),  Le Conseil Départemental de Charente-Maritime (1), Le Conseil Départemental des Deux-Sèvres (1).

Il existe deux types de passage: 18/32 sont des buses sèches (photo ci-dessous) et 14/32 sont des équipements placés sous les ponts.

En 2018, le PNR réalisé un rapport sur la fonctionnalité des ouvrages, afin de s’assurer qu’ils soient toujours opérationnels mais a aussi analysé l’ensemble des données de mortalité du Marais poitevin. Cette étude permet d’identifier les points importants de collision routière afin de prévoir l’installation de nouveaux passages à loutre (cf rapport ci dessous). En 2021, le PNR est en cours d’actualisation de la carte.

Passage à loutres de Champagné-les-Marais - Marais poitevin

Passage à loutres de Champagné-les-Marais

Les analyses biologiques sur les loutres trouvées mortes

Jusqu’en 2012, certaines Loutres retrouvées mortes étaient récupérées (par des personnes habilitées) et envoyées dans laboratoire pour effectuer des analyses toxicologiques. Un rapport (ci dessous) du campus universitaire de Lyon a analysé 11 Loutres.

Depuis 2014, les cadavres de Loutre ne sont plus récupérés. Selon un protocole validée par le PNA (Plan National d’Actions) Loutre, des prélèvements de tissus sont effectués sur les loutres mortes par des personnes habilitées dans le but de récolter l’ADN des individus. Les échantillons Marais poitevin sont centralisés à l’école vétérinaire de Nantes / ONIRIS en partenariat avec la SFEPM (Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères). L’Université de Liège a analysé les échantillons Marais poitevin (cf note ci-dessous).

Toutes les actions Loutre sur le Marais poitevin sont intégrées dans le Plan National d’Actions et ces déclinaisons régionales. Les problématiques de répartition et de mortalité de la Loutre sont maintenant bien connues. Depuis 2012, les réflexions portent sur la notion de corridor écologique dans la zone humide et la notion de Havre de Paix.

Les havres de paix à Loutres

En  2019, deux havres de paix à Loutres ont été créés dans le Marais poitevin: un sur la Commune de Niort et l’autre sur la Commune de Charron. D’autre projets sont acctuellement en réflexion.

Les Havres de paix sont des espaces préservés, gérés pour le maintien de l’habitat de la Loutre. Cela se traduit par des actions simples: gestion de l’hydraulique, maintien des berges, absence de pesticides, conservation ou création d’abris, limitation maximum du dérangement…

 

Loutre d’europe ©Delphine Decoene